Le Garage L.
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Archive 2008

Séverine B.

Le Retour - Grandeur nature

Séverine revient au Garage pour une résidence studieuse qui mènera à une exposition de ses travaux en juin...

silhouette 1CV résumé

Séverine Bruneton Peintre-graveur

Severine.b@laposte.net

Née le 11 janvier 1964 à Aix-en-Provence Vit à Apt, Vaucluse

silhouette 2 silhouette 3

•Diplômée de l’École d’art d’Aix (1988) • Bourse de Formation des Métiers d’art (S.E.M.A.) de peintre en décors, atelier du Petit Chantier (1991) • Maîtrise Sciences et Techniques en médiation culturelle, université d’Aix Marseille (1997-99) • Création et gestion du Garage Laurent, atelier d’artistes à Forcalquier depuis 1991 • Création de l’espace immeuble Berluc à Forcalquier, lieu de résidence et de diffusion en art contemporain (2002) • Commissaire d’expositions dont Essebaghine, ce n’est qu’un regard (région PACA 2003) • Jean Marie Martin peintre fabuliste (Forcalquier 2004).

•••Aime se raconter des histoires autour du cirque, du sport, de la corrida et d’elle-même • Lettres à l’éléphant (DNSEP École d’art d’Aix 1988) • Séverine B. court plus vite que son ombre (Le carré du roi Fontainebleau 1990) • Du sol au plafond (Garage Laurent Forcalquier 1994) • Séverine B. et les fils de féristes (Chapelle de la Charité Pertuis 1995) • Déshabillez-moi (3bis f Aix-en-Provence 1997) • On pend la crémaillère avec Monique Tonet (immeuble Berluc Forcalquier 2002)•••

•••Expositions collectives depuis 1988 dont • Fiesta des Suds (Docks et J4 Marseille 1993 et 1994) · Installation dans une ancienne usine de cuir (Le plan Vacher, Féria des vendanges Nîmes 1995) • Jardins Temporaires de Berlin et du Havre avec Benoît Séjourné (2001)•••

Texte projet

Née de mère trapéziste, tout a commencé le jour où j’ai reçu la lettre de l’éléphant…
De là, mon travail est devenu une recherche incessante autour de cette identité révélée.
Face à ce monde du spectacle qui devenait partie prenante de ma vie, j’ai cherché où était ma place.
Peu à peu, je me suis retrouvée à mettre en scène ma propre image.
Sorte d’autoportrait lié au monde de la représentation et traité d’un point de vue plastique.
Début juillet 2003 j’ai participé à un atelier qui mêlait une approche du shiatsu et le lien que l’on pouvait trouver à travers une approche plastique autour de son propre corps. C’était dans un très vieux chalet sans électricité, adossé au flanc d’une colline et un paysage de montagne face à nous. De là j’ai commencé une recherche à partir d’une silhouette découpée formant un pochoir. Partout dans mon cahier d’essai, j’ai laissé cette silhouette pochoir se promener.
Pour « Les ateliers en campagne », aux Bottins, je voudrais rendre grandeur nature cette silhouette et créer ainsi un pochoir à taille humaine. Dans l’espace extérieur des Bottins, jouer avec cette poupée faite de vide et la remplir des fonds du paysage qui me seront prêtés. Explorer ainsi, d’un point de vue plastique, toutes les possibilités que je pourrai imaginer.
En amont, je souhaite tester ma silhouette grandeur nature à partir d’un travail sur papier et toile et me replonger dans la gravure en imprimant mon corps sur une plaque de zinc.

Textes d’accompagnement

Deux textes accompagnent mon propos. Le premier a été écrit pour expliquer une installation réalisée dans trois alcôves d’une ancienne usine de cuir. Il exprime déjà cette préoccupation d’ombre portée, d’empreinte, de trace… Le second, écrit lors d’un atelier d’écriture, évoque plus particulièrement l’idée de jouer à cache-cache.

Texte écrit à propos de l’installation dans une ancienne usine de cuir (Le plan Vacher, Féria des vendanges Nîmes 1995)

C’était à Nîmes, 3 alcôves dans une ancienne usine de cuir. Un peu comme une peau de taureau. Au centre, un autel rouge pour se concentrer et de chaque côté 2 arènes de sable jaune. Le spectacle était accroché sur le mur du fond. L’ombre d’une corne blanche, un bras enlacé et une silhouette qui se détache comme dans les grottes des temps lointains. Je ne me souviens plus très bien. Je crois qu’il y avait un taureau, de passage. On m’a dit avoir vu un drôle de chat aux longues pattes.
En premier, j’avais construit une danseuse de cirque en plâtre blanc qui se reflétait au trait noir sur le mur. Il me restait des photos et ma danseuse blanche pour mémoire. J’avais envie de recommencer sur une toile trouvée par hasard. Que le blanc y soit en le protégeant avec de la bougie.
Expliquer, mettre en scène...
Mettre en scène, expliquer...
Je n’arrive pas bien à conclure, ni à en dire plus, même si j’aurai bien aimé parler de formes découpées comme des trous de serrure, de plein et de vide, d’ombres, de silhouettes, de pochoirs... Un début de quelque chose qui ira certainement quelque part, mais où... je ne sais pas vraiment encore, en dehors d’envies, d’envies fortes comme aimer, pisser, boire.
Le plan vacher 1995
Séverine B.

Ce texte un peu abstrait peut donner une idée de ce que je veux faire dans ce travail de silhouette, d’empreinte, de pochoir, de trace et de jeu de cache-cache.

On a marché ensemble dans la nuit

C’est un chemin jaune dans la nuit.
C’est quelqu’un qui est parti. Parti où, parti quand, je ne sais pas. Ce n’est pas grave. C’est un chemin jaune dans le noir, peut être aussi un peu bleu… Toute cette couleur dans le noir c’est bizarre. Pourtant c’est ainsi. Il ne m’a pas écrit. Il ne m’écrira pas. Je ne saurai pas. Ce n’est pas grave. Il y a aussi du blanc dans la nuit. J’écrase des feuilles mortes sous mes pieds. Il aura les pieds mouillés c’est sûr. Il y a un grand mur blanc. Mais lui il grimpe les murs, comme l’ombre. Tout cet espace c’est lui. Des langues étrangères parlent autour de moi, des langues que je ne comprends pas. Ce n’est pas grave, elles me font voyager. Est-ce seulement une personne, cet « il ». Je ne sais pas. Il est peut-être juste une impression. Il ne m’a pas dit qu’il partait. Il est juste parti comme ça et il n’est plus revenu. Je ne sais pas pourquoi.
Et un jour il sortira d’un buisson. Je dirai « tiens, tu étais là ? ». Il dira « Je m’étais caché, pour te faire une farce ».

Séverine entendue par Karin la nuit du 20 octobre 2000
Atelier d’écriture dans le cadre d’une fête du livre à Forcalquier

Conclusion

Il m’est encore difficile d’expliquer concrètement ce que je veux réaliser. Et surtout je ne veux pas l’expliquer. Si j’ai ressorti ces textes du fond de mon ordinateur, c’est qu’ils représentent bien le cheminement dans lequel je suis. Le texte du Plan vacher a été écrit après la réalisation de l’installation. Le texte de la nuit a été écrit comme ça. C’est un cheminement à la croisée des chemins, qui prend un sens quand je prends le temps de m’y arrêter.

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